Problèmes méthodologiques et déontologiques de la recherche sur un établissement "différent", selon l'approche du Laboratoire de Recherche coopérative de l'ICEM (pédagogie Freinet)
Marcel et Danièle Thorel et Nicolas Go
Cette communication se propose de rendre compte d’une pratique de recherche en cours dans le cadre du Laboratoire de Recherche Coopérative de l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne-pédagogie Freinet (LRC-ICEM).
Ce laboratoire est une institution originale, résultant de l’effort d’un mouvement pédagogique, principalement composé de praticiens de l’école primaire[1], pour se doter de ses propres moyens de recherche (théorie, méthodologie, financement), et mettre ainsi à l’épreuve de la critique (didactique, clinique) son propre modèle d’éducation et d’apprentissage-enseignement.
Il est né d’un double constat :
- Malgré un indéniable dynamisme de son activité aux échelles locale (classes, établissements, « Groupes départementaux »), régionale (stages régionaux, salons), nationale (groupes d’approfondissement disciplinaires, « fédérations de stages », congrès), internationale (Fédération Internationale des Mouvements de l’Ecole Moderne), malgré de nombreuses publications, réunions de travail, rencontres de production, stages de formation, et une structure associative plutôt bien organisée (avec son Comité d’Administration coopérative, ses déchargés, son site, etc.), malgré sa résistance aux phénomènes historiques de désaffection touchant très largement les milieux traditionnels du militantisme, le mouvement de l’Ecole Moderne souffre d’un effet de stagnation en matière de production de connaissances nouvelles. Si les savoirs et savoir-faire hérités de neuf décennies de recherche empirique parviennent, au prix de quelques hésitations, à convenablement se perpétuer, il semble que les références et exigences théoriques en usage ne suffisent plus à maintenir l’élan créatif nécessaire à l’adaptation aux transformations sociales et culturelles contemporaines, et que les pratiques elles-mêmes rencontrent leur limite, peu capables d’innovation autrement qu’en multipliant les variations sur un même modèle.
- Sauf exceptions, les relations avec le monde universitaire, qui n’ont jamais été faciles, ne permettent pas encore une collaboration susceptible de provoquer des effets de dynamisation de la recherche empirique ou théorique au sein de ce mouvement pédagogique ; soit que l’université l’ignore ou le méjuge, soit que les enseignants Freinet se méfient des chercheurs ou les rejettent.
[1] Il comprend également des enseignants du second degré et du supérieur.
(...)
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Ce laboratoire est une institution originale, résultant de l’effort d’un mouvement pédagogique, principalement composé de praticiens de l’école primaire[1], pour se doter de ses propres moyens de recherche (théorie, méthodologie, financement), et mettre ainsi à l’épreuve de la critique (didactique, clinique) son propre modèle d’éducation et d’apprentissage-enseignement.
Il est né d’un double constat :
- Malgré un indéniable dynamisme de son activité aux échelles locale (classes, établissements, « Groupes départementaux »), régionale (stages régionaux, salons), nationale (groupes d’approfondissement disciplinaires, « fédérations de stages », congrès), internationale (Fédération Internationale des Mouvements de l’Ecole Moderne), malgré de nombreuses publications, réunions de travail, rencontres de production, stages de formation, et une structure associative plutôt bien organisée (avec son Comité d’Administration coopérative, ses déchargés, son site, etc.), malgré sa résistance aux phénomènes historiques de désaffection touchant très largement les milieux traditionnels du militantisme, le mouvement de l’Ecole Moderne souffre d’un effet de stagnation en matière de production de connaissances nouvelles. Si les savoirs et savoir-faire hérités de neuf décennies de recherche empirique parviennent, au prix de quelques hésitations, à convenablement se perpétuer, il semble que les références et exigences théoriques en usage ne suffisent plus à maintenir l’élan créatif nécessaire à l’adaptation aux transformations sociales et culturelles contemporaines, et que les pratiques elles-mêmes rencontrent leur limite, peu capables d’innovation autrement qu’en multipliant les variations sur un même modèle.
- Sauf exceptions, les relations avec le monde universitaire, qui n’ont jamais été faciles, ne permettent pas encore une collaboration susceptible de provoquer des effets de dynamisation de la recherche empirique ou théorique au sein de ce mouvement pédagogique ; soit que l’université l’ignore ou le méjuge, soit que les enseignants Freinet se méfient des chercheurs ou les rejettent.
[1] Il comprend également des enseignants du second degré et du supérieur.
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