Construire une position de chercheur lorsqu’on est un praticien engagé dans une structure expérimentale de raccrochage scolaire
Valérie Melin
Mon entrée dans la recherche trouve son origine dans le besoin qui s’est fait pressant il y a quelques années de penser ma pratique d’enseignante dans une structure dédiée au «raccrochage» de jeunes aspirant à reprendre leurs études après un temps de «décrochage».
Afin de poursuivre le travail d’expérimentation personnelle et collective sur lequel reposait mon activité professionnelle et de clarifier le sens de mon engagement militant dans ce dispositif, il m’est devenu nécessaire d’opérer un retour réflexif sur une aventure conduite déjà depuis un certain temps. La construction de ma posture de chercheur a été inséparable d’un triple travail de positionnement et de légitimation. Il a fallu que je convainque l’institution universitaire que je pouvais faire partie intégrante d’un établissement soudainement promu au rang de terrain de recherche, tout en développant l’attitude de mise à distance réflexive que suppose une démarche scientifique. J’ai dû persuader mes collègues que mon entrée dans la recherche n’était ni une trahison, ni un désaveu et qu’adopter une posture distanciée ne signifiait pas une marginalisation tendant à m’exclure du collectif sous l’effet d’un désengagement. Il m’a fallu aussi négocier pour moi-même une nouvelle place qui impliquait la prise en compte d’une tension entre le dedans et le dehors et la confrontation à la contradiction vécue entre ma responsabilité envers la structure et mon désir de chercheur.
Construire ma posture de chercheur a donc été inséparable d’une transformation identitaire qui m’a fait passer du statut de praticien réflexif à celui de praticien-chercheur à travers la mise en place d’un dialogue et d’un certain nombre d’interactions avec les différents acteurs impliqués dans cette reconfiguration, c’est-à-dire l’université, le dispositif éducatif où j’enseigne et moi-même. Je me propose d’étudier ce processus de construction de la posture et du statut d’un chercheur, acteur militant dans un dispositif alternatif.
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Afin de poursuivre le travail d’expérimentation personnelle et collective sur lequel reposait mon activité professionnelle et de clarifier le sens de mon engagement militant dans ce dispositif, il m’est devenu nécessaire d’opérer un retour réflexif sur une aventure conduite déjà depuis un certain temps. La construction de ma posture de chercheur a été inséparable d’un triple travail de positionnement et de légitimation. Il a fallu que je convainque l’institution universitaire que je pouvais faire partie intégrante d’un établissement soudainement promu au rang de terrain de recherche, tout en développant l’attitude de mise à distance réflexive que suppose une démarche scientifique. J’ai dû persuader mes collègues que mon entrée dans la recherche n’était ni une trahison, ni un désaveu et qu’adopter une posture distanciée ne signifiait pas une marginalisation tendant à m’exclure du collectif sous l’effet d’un désengagement. Il m’a fallu aussi négocier pour moi-même une nouvelle place qui impliquait la prise en compte d’une tension entre le dedans et le dehors et la confrontation à la contradiction vécue entre ma responsabilité envers la structure et mon désir de chercheur.
Construire ma posture de chercheur a donc été inséparable d’une transformation identitaire qui m’a fait passer du statut de praticien réflexif à celui de praticien-chercheur à travers la mise en place d’un dialogue et d’un certain nombre d’interactions avec les différents acteurs impliqués dans cette reconfiguration, c’est-à-dire l’université, le dispositif éducatif où j’enseigne et moi-même. Je me propose d’étudier ce processus de construction de la posture et du statut d’un chercheur, acteur militant dans un dispositif alternatif.
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