Le geste éducatif comme "trace de sémiose"...
observer le sens en action dans l'institution.
Sébastien Pesce
Ma proposition consiste ici à penser les pratiques
des acteurs de l’institution éducative comme des "gestes éducatifs",
autant de pratiques, d’outils, d’institutions, de rituels, plus généralement d’actes
pensés davantage du point de vue des significations qu’ils véhiculent et des
conditions qui ont présidé à leur émergence que de leur forme même. Le geste éducatif
est entendu comme une « trace de sémiose ». Selon cette perspective,
tout geste éducatif est le résultat d’en ensemble de procédures et de processus
de production et de négociation de sens, déterminants de l’effet que l’on peut
attendre de l’intervention éducative. Trace de ces sémioses, le geste de l’éducateur
porte un ensemble de significations dont l’expression, selon des formes
rituelles, devient le moyen de la performativité de l’action.
J’envisagerai moins ici une description de ce modèle lui-même que je ne proposerai le récit des différentes étapes de sa conception. Je me situe ici comme l’éducateur que j’ai été, dans un "établissement différent", et j’essaierai de rendre compte du cheminement épistémologique qui m’a ainsi amené à penser les "discours" des acteurs de l’institution comme des traces de sémioses, potentiellement à même de transformer les conduites dès lors que ces traces sont conscientisées par le collectif.
Pour rendre compte de ce cheminement, je m’appuierai sur ce que l’on décrit parfois comme le modèle épistémologique pragmatique de Peirce[1], associant quatre types d’inférences : l’abduction, l’induction, la déduction, à quoi j’ajouterai la transduction[2]. Ces quatre inférences sont généralement utiles pour analyser les "sémioses" que la présente communication évoque. Cependant je les utiliserai davantage ici pour décrire un cheminement de recherche qui transporte le praticien chercheur du terrain au terrain, après un détour par un travail de modélisation théorique.
[1] Voir notamment Flachs & Kakas (2000).
[2] En m’appuyant essentiellement sur la réflexion de Denoyel (1999).
(...)
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J’envisagerai moins ici une description de ce modèle lui-même que je ne proposerai le récit des différentes étapes de sa conception. Je me situe ici comme l’éducateur que j’ai été, dans un "établissement différent", et j’essaierai de rendre compte du cheminement épistémologique qui m’a ainsi amené à penser les "discours" des acteurs de l’institution comme des traces de sémioses, potentiellement à même de transformer les conduites dès lors que ces traces sont conscientisées par le collectif.
Pour rendre compte de ce cheminement, je m’appuierai sur ce que l’on décrit parfois comme le modèle épistémologique pragmatique de Peirce[1], associant quatre types d’inférences : l’abduction, l’induction, la déduction, à quoi j’ajouterai la transduction[2]. Ces quatre inférences sont généralement utiles pour analyser les "sémioses" que la présente communication évoque. Cependant je les utiliserai davantage ici pour décrire un cheminement de recherche qui transporte le praticien chercheur du terrain au terrain, après un détour par un travail de modélisation théorique.
[1] Voir notamment Flachs & Kakas (2000).
[2] En m’appuyant essentiellement sur la réflexion de Denoyel (1999).
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